Tewrk that ass. Par Gabriella STIEN, Rose CHABOT et Clara DÉRY

TWERK THAT ASS.

twerk that ass est un événement organisé par le HEC et qui a eu lieu le 9 novembre 2013.

twerk that ass est un événement organisé par le HEC et qui a eu lieu le 9 novembre 2013.

Voilà le nom du prochain party de deux classes du HEC. Loin d’être dans la même lignée que les 4 à 7 sur Platon du département de philo ou des sorties au Musée des Beaux-arts de science po, l’événement VEND. Après tout, on parle ici des Hautes Études Commerciales, un État où règne la Primauté du Marketing. Au menu, un party bien comme les autres, mais cette fois-ci, agrémenté du concours de twerk. Les organisatrices ont même eu l’humble bienveillance, sur la page Facebook, de référer à une vidéo tout à fait didactique, pour que tous se sentent dignes de participer à la noble compétition.

Sentiment de déjà-vu? En ce qui nous concerne, oui. Cet événement n’est qu’un parmi tant d’autres pour lequel des fesses reluisantes ou des tétons bien ronds servent de page couverture Facebook, oui, mais sont exploités surtout (et plus gravement encore) à des fins promotionnelles. Est-ce que c’est la joie de s’abandonner au rythme d’une musique si exotique qui attire vraiment  les participants? Pas dans le monde du marketing, voyons, où il est devenu banal de tirer profit (appréciez le jeu de mot) des corps de femme (tout nus, de préférence) et les présenter comme des objets sexuels afin d’attirer la masse (universitaire aussi, bien sûr) aux fiestas.

Cela s’inscrit tellement dans la normalité qu’un débat sur la question serait… ridicule! Du moins, anormal, réservé exclusivement aux prudes ou aux féministes. Alors, personne ne conteste, personne n’ose remettre en question. On parle donc de censure implicite dissimulée par une peur du débat généralisée. Mais bien sûr, pourquoi questionner quelque chose de fondamentalement amusant? Si, en baragouinant des phrases préconçues à propos d’images hyper-sexualisées véhiculées par les vilains médias, on croit avoir suffisamment abordé le sujet et même avoir confectionné des armes contre ces pressions, pourquoi en est-on rendu à se dire : ‘’ show me how you twerk, bitch’’?!

Concrètement, qu’est-ce que je répondrais si on me demandait, à moi, de faire poser mes founes pour la photo de promotion de l’événement? Mes founes, à moi? Et toi, lecteur?

L’événement du HEC, qui aura lieu le 9 novembre, fut organisé par de jeunes femmes qui étudient dans le domaine du commerce et peut-être même du marketing d’événements.  Sont-elles incroyablement détachées de leur rôle, ou bien est-ce simplement LA façon, aujourd’hui, de vendre un produit? Ce débat est certainement plus grand que nous trois. N’empêche que c’est l’absence de remise en question par les jeunes universitaires, que nous sommes, qui nous aberre et, en quelque sorte, nous fout les boules, (jeu de mot de qualité, encore une fois).

Cet exemple ne se veut pas une façon de retomber dans l’éternel débat qui nous a sûrement tous rabattu les oreilles au secondaire, mais plutôt une façon de parler du Polémique comme un espace de débats. Après tout, ne sommes-nous pas à l’université pour nourrir ce type de discussion? Pour questionner les «normalités» ? S’obstiner, un peu!?

Étudiants du département de science politique et études internationales, voici votre lieu de libre expression, sans censure explicite, ni même implicite.

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