Sundae révolutionnaire au Chili

Par Camille Saade-Traboulsi Il était une fois, dans un pays à la forme curieuse, de l’autre côté du continent, Isabel Allende, l’auteure qu’il faut avoir lu au moins une fois dans sa vie, et un certain Pablo Neruda,  romantique engagé, … Lire la suite

Petit dictionnaire de Québécois à l’usage des nouveaux (et anciens) arrivants

Cela fait maintenant presque deux mois que vous nous côtoyer, nous québécois, avec notre fameux accent que vous avez tant de difficulté à comprendre! Je suis là pour vous aider afin que vous puissiez vous confondre dans la masse! Ce lexique sera simple, facile à comprendre et en moins de deux, vous remarquerez qu’il vous en sera bien utile!

Expressions courantes :

Asteur : Synonyme de maintenant.

Enyoye dont ou come on : À utiliser quand l’on veut convaincre quelqu’un de faire quelque chose ou de venir quelque part.

Tiguidou : À utiliser comme l’expression parfait! ou d’accord!

Je suis tanné (e) : J’en ai marre

C’est plate : C’est ennuyant, je m’ennuie. Pour les Français : Je m’emmerde!

Je suis mal pris (e) : J’ai besoin d’aide.

Capote pas : Signifie calme toi tout va bien aller.

Il fait frette : Il fait froid (On rajoute le « tte » pour mettre encore plus d’impact!)

Se pogner l’cul : Ne rien faire

J’en ai plein l’cul : Je suis débordé (e)

Sacrer son camp : Partir

Sa prend pas la tête à Papineau : c’est pas difficile!

Mots souvent utilisés :

Agace : aguicheuse

Balloune : Ballon

Bas : Chaussettes

Bec : Bisou

Bedaine : Ventre, souvent utilisé pour désigner un gros ventre.

Bibitte : Insecte souvent inconnu

Blonde : Notre amoureuse (pour un gars)

Brailler : Se plaindre

Char : une voiture

Checker : Regarder

Chicane : dispute

Chum : Notre amoureux (pour une fille)

Débarbouillette : Savonnette

Écoeurant : Peut être utilisé positivement ou négativement. Par exemple, c’est écoeurant comme c’est bon!

Flots : Des enfants. Pour les français encore une fois : ne pas dire Mes gosses, car cela pour mener à la controverse de la gente masculine avec leur testicules!

Fun : Plaisir

Gosses : Testicules

Job : un travail

Liqueur : Boisson gazeuse

Mitaines : des moufles

Niaiser : Faire des conneries!

Pantoute : Synonyme de pas du tout.

Piasse ou piastre : Un dollar

Piton : Un bouton d’une machine quelconque

Plasteur : pansement

Quétaine : Synonyme de Kitch, c’est passé mode!

Rusher : Être dépassé

Spotter : Apercevoir

T’sait ou tsé : Diminutif de tu sais.

Tripper: Avoir ben ben du fun.

Les mauvais mot

Attention à l’utilisation de ces mots peuvent apporter la frustration de quelques-uns.

Facile! Vous n’avez qu’à retenir les mots suivant : marde, criss, câlisse, osti, tabarnak. Ces simples mots remplacent les merdes et les putains de votre vocabulaire! Comme vous le faite déjà avec les putains de merde, il est aussi possible de jumeler ces sacres : criss d’osti de tabarnak de câlisse! Des tonnes et des tonnes de possibilités peuvent être trouvées. À vous de trouver la vôtre!

Par Salomé Vallette

Le Québec : entre sur-intellectuels et anti-intellectuels

Par Gabriel Michaud

Le Québec en tant que société occidentale nord-américaine est aux prises avec des problèmes particuliers de sous-éducation, ce n’est rien de nouveau. Que l’on parle du décrochage au secondaire, de la profusion de diplômes postsecondaires professionnels, ou tout simplement des diplômes universitaires orientés vers une profession ultra-spécialisée, tous ces exemples sont valables et font ressortir une impression désagréable mais indiscutable ; le Québec est une société profondément anti-intelectuelle.

On peut attribuer cela à l’exemple américain et la logique protestante du succès qui urgent à faire « le plus de cash possible » en sortant de l’université, ou encore aux frais de scolarité grimpants qui empêchent d’étudier une discipline telle que la philosophie-politique à moins d’avoir un compte en banque blindé. Dans tous les cas, le résultat final et poussé à l’extrême est une société où la grande plupart de l’éducation postsecondaire consiste en des DEP et des Techniques qui attirent les masses de jeunes étudiants par de copieux salaires et une formation, bien sûr, très courte. Et le pire, c’est qu’au Québec, c’est quand même pas mal ce qu’on a !

Bien sûr on peut comprendre qu’il est amusant de récolter beaucoup de «bidous vite vite comme ça», mais se rend-on compte que ces motivations (excessivement individualistes) ont un coût réel et très important sur une société à long terme?

Le meilleur exemple se démarque lorsqu’on considère la contrepartie des métiers professionnels ;  les métiers d’arts. Déjà que les infographistes et designers publicitaires ont depuis longtemps remplacé les peintres et dessinateurs de tous genre, ceux qui pratiquent et vivent encore de l’art sous son expression la plus pure représentent une absolue minorité confinée dans des galeries et des studios huppés du Plateau-Mile-End.

On ne n’étonne pas lorsqu’on pense à ces jeunes artistes comme une « gang » de jeunes fringants qui s’auto-consomment dans de petites microsociétés ultra-refermées qui reposent sur une appréciation « infiniment plus profonde et compréhensive » du monde des arts. D’autant plus qu’ils représentent eux-mêmes ce monde, si distant de la masse populaire perçue comme bêtasse et néandertalienne.

Pour revenir à un exemple plus concret, prenons un jeune étudiant en génie mécanique au cégep du Vieux-Montréal au volant de sa Honda Civic « full pimpée avec les mags 17 pouces pis le spoilers sick en arrière! » (ceci est un stéréotype). Puis prenons Xavier Dolan, le symbole le plus étincelant du rayonnement culturel québécois à travers le monde actuellement (que l’on soit d’accord ou pas).

Que dirait ce jeune mécanicien en herbe sur le jeune cinéaste ou la communauté à laquelle on l’associe? Sûrement, que ce sont des « je sais tout » méprisants et ridicules qui savent mieux que tout le monde et qui ne ratent aucune occasion d’étaler leur culture comme une cuillerée de beurre de peanuts sur une serviette de plage.

On verra l’étrange dichotomie qui se dégage de cette situation. Pour sûr, le Québec n’est pas entièrement une société de plombiers et de mécaniciens désintéressés de la culture, autant qu’elle n’est pas non plus un rassemblement de jeunes artistes post-adolescents tatoués qui préféreraient écrire des poèmes plutôt que de faire leur 9 à 7 au bureau. Mais ces deux communautés, aussi caricaturales peuvent-elles apparaître, existent réellement, et ne peuvent pas se sentir l’une l’autre.

Alors lorsqu’on dit que le Québec est une société anti-intellectuelle à cause de l’influence du modèle américain ploutocratique (et autres fadaises), il faut se rappeler que c’est aussi une société sur-intellectuelle, sur-culturelle qui ne veut rien savoir de la première. Et que pour que les deux puissent bien fonctionner ensemble, il faut pouvoir trouver un moyen de les conjuguer.

Un excellent terrain d’entente serait selon moi le monde universitaire, où l’on retrouve une diversité de domaines de recherche pure ou appliquée, dans les sciences naturelles ou humaines, qui ne devraient jamais réellement être séparés l’un de l’autre. On en revient à la dichotomie classique entre savoir et savoir-faire. Le choix brûlant entre la recherche pour la pratique et la recherche pour la recherche (fondamentale).

Nous retrouvons déjà un bon nombre de programmes qui tentent de dépasser cette simple confrontation dans leur domaine d’étude, tels que l’Éthique du Droit, la Science Politique dans ses aspects plus philosophiques, ou même des programmes de sciences naturelles qui tentent de jumeler recherche appliquée et fondamentale. Un autre excellent exemple serait les programmes multidisciplinaires tels que celui d’Études Internationales dans le champ des sciences humaines en général, où il est tout autant possible de conjuguer l’économie avec le développement international, la science politique avec l’histoire, le droit, etc. Il s’agirait donc de les valoriser et intéresser plus de nouveaux étudiants à adopter ces formations aux débouchés certes moins évidents mais tout aussi intéressants et importants pour notre société.

Bien sûr, mettre ce genre de programmes de l’avant ne serait qu’un pas sur le long chemin de la réconciliation entre l’intellectuel et le professionnel. Mais il pourrait au fil de plusieurs années donner naissance à une génération de professionnels qui remettraient en question plus souvent et plus sérieusement les principes fondamentaux de leur domaine d’activité, plutôt que de simplement « faire leur job » comme ils se font dire de la faire entre leur premier stage et leur retraite.

Plus concrètement, nous pourrions avoir des ingénieurs plus écologiquement concernés, des haut-fonctionnaires et gestionnaires plus créatifs et ingénieux, des avocats plus moralement responsables (si une telle chose est possible…) et pourquoi pas des enseignants plus stimulants? Bien sûr, tout ceci n’est qu’idées et espoirs, et requerrait un temps de formation généralement plus long pour exercer un même métier. Mais au bout du compte, que voyons-nous arriver de si mal à des pays extrêmement compétitifs comme le Japon ou l’Allemagne où les hautes études sont un standard dans la société, peut importe ce qui vient après?

Peut être les parents ne disaient pas simplement ça pour nous achaler quand ils insistaient : « fais au-moins ton Bac, et tu verras après. » !